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Joris Tissot, l’artiste Strasbourgeois qui crache sur la bienséance

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Quand tu rencontres Joris Tissot pour la première fois, tu te demandes si tu es séduit ou dégoûté par ce personnage.

Face au dandy-racaille blond tatoué, tu es tiraillé entre la curiosité malsaine et la fascination de ces faux airs d’artiste maudit. Tu penses avoir tout vu à Strasbourg, mais tu ne peux t’empêcher d’être surpris par cette créature mi ange – mi connard. Puis, au fil de ta conversation avec lui, tu te prends au jeu et tu cèdes à ta curiosité. Et c’est véritablement quand tu jettes ton œil à ses dessins que ta surprise laisse place à l’admiration.

Coup de poignard dans ton orgueil d’artiste du dimanche. Quand il te narre son histoire, une multitude de questions s’entrechoquent dans ton esprit mais tu restes silencieux et t’attends la chute. Il entame son récit avec une enfance pas forcément facile où l’Art devient son échappatoire, sa petite bulle où il peut être lui même.

Il découvre et se passionne pour la peinture italienne de la renaissance quand toi, à son âge, tu joues aux Pokémon. Il te décrit ses yeux ébahis de petit garçon de huit ans, devant le génie de De Vinci, Verrocchio, Brunelleschi, Véronèse, Titien& Cie, en rêvant de pouvoir un jour, lui aussi, apporter autant d’émotion et de beauté à ce monde qui lui paraît bien gris.

Il prend son crayon d’écolier et ses feuilles Canson et se met au travail. Et pendant que toi, au début des années 2000, tu découvres Microsoft Paint, lui, il te dessine des répliques quasi parfaites des œuvres de grands maîtres. C’est une véritable vocation et la persévérance lui donne des ailes : Il s’acharne à atteindre cette perfection. Il dessine en cours, à la récréation, sous sa couette de son pensionnat dans la région du Jurassienne, avec l’aide d’une lampe torche : Harry Potter’s style.

L’étape collège et ses bouleversements le mènent à la BD érotique à la frontière du porno. La rencontre avec Hugo Pratt, Milo Manara et le fantasme de la femme-objet.
Ses camarades le regardent de travers, sans grande surprise : Il se joue du personnage de grand provocateur dont il soigne l’image encore aujourd’hui. « Quand les autres allaient au Tabac Presse du coin pour mater les Playboy, je choisissais la plus jolie fille de la classe, je la dessinais nue dans des positions sensuelles et je planquais les dessins sous mon lit. » te dit-il en riant de bon cœur. Son talent, il le cache à tout le monde tout en le balançant en plein visage. L’éternel insatisfait déchire ou brûle en grande partie son œuvre : le moindre croquis ou crayonné.

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Mauvaise habitude dont il essaye toujours de se défaire une décennie plus tard. Mais au delà de la honte de sa différence, c’est la peur de n’être jamais le meilleur qui crée son paradoxe qui le définit si bien : il cache sa sensibilité derrière l’adolescent perturbateur et rebelle insupportablement doué. « J’étais un petit con qui courrait après l’interdit : l’Art, le sexe, les grands tabous de ce siècle. » te balance t-il mi figue, mi raisin. L’archétype de l’artiste détestable pousse le personnage dans ses retranchements et teste les limites qu’on tente de lui imposer : Au lycée, poussé par ses parents perplexes concernant son avenir d’artiste, il s’inscrit en STG mais profite de la moindre occasion pour se faufiler dans la classe des L ou des Arts Plats afin de les narguer avec un coup de craie sur le tableau. Il sait qu’il les domine, jouit de leurs airs dépités et s’en va, comme le Diable rentre dans son trou à rat.

Sans vraiment y croire, il se lance dans des études et revient à ses premières amours : l’Histoire de l’Art. Mais Joris ne peut être ce banal étudiant enseveli sous les centaines de nouvelles têtes qui envahissent chaque année l’intelligencia universitaire strasbourgeoise. Il tombe amoureux de la ville, de son charme architectural, de sa joie de vivre et bien qu’il se laisse attendrir par la Douce de l’Est, il n’en perd pas moins le Nord : Le premier jour de fac, il fait grande impression en débarquant accompagné de ses acolytes : un ami atteint de nanisme et une Drag-queen.

« Regardez-moi ; Et si vous ne me regardez pas, au moins, détestez-moi » devient sa devise.

T’as le corps qui bat la chamade et des frissons sur tout le cœur lorsque son regard bleu sauvage de fauve indomptable s’adoucit quand soudain il te parle de la rencontre qui a changé sa vie à jamais. Au détour d’une galerie à Beaune, alors qu’il était en route pour se purger l’âme devant Le jugement dernier de Rogier Van Der Weyden, il tombe œil à œil avec l’expo qui va bouleverser tout ce qu’il connaissait, croyait connaitre de l’Art. Un nom, un seul est alors au bord de ses lèvres: Dali. Salvador Dali. C’est la révélation, le coup de cœur, de grâce, de foudre.

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Il tombe dans la marmite sans fond du surréalisme classique (du début du XXème) et devient peu à peu un fervent admirateur puis un acteur de cet intarissable genre fourre-tout. Il en explore chaque coins et recoins, il dévore chaque livre qui traite le sujet et ses illustres représentants ; Il se retrouve en ces personnages loufoques, grand provocateurs au passé difficile. Théâtre, sculpture, littérature, art pictural, installation : tout est bon dans l’André Breton. Il comprend alors qu’il souhaite lui aussi s’exprimer avec d’autres outils et d’autres médiums.

« Prenez un crayon de papier, bien taillé. Une grande feuille de papier, une grande bière, Free Bird de Lynyrd Skynyrd à fond dans les oreilles, enfoncez-vous le crayon dans l’œil, caressez les fesses et les seins d’une belle femme, et dessinez en bougeant la tête. Le surréalisme est sans limite. Il n’est pas figé. Il est intemporel. » t’explique t-il tout en insistant sur le fait que l’art contemporain ne lui arrive pas à la cheville. Il se moque du pop art en se revendiquant comme un « Anty Warhol » et tout ce qui s’y touche de près ou de loin. Bien que le surréalisme ait eu un renouveau de popularité après la grande exposition Dali au Centre Pompidou en 2012, il reste un fan de la première heure. Aujourd’hui, depuis son atelier Haut-Rhinois, il survit de ses pinceaux grâce à des commandes pour des collectionneurs privés ou des projets divers. Sans prendre en considération l’esthétique moderne ou l’opinion publique, il évolue et s’épanouit à travers les sujets qui sont aujourd’hui ses muses : Le sexe, la violence conjugale, le calme, l’impuissance et les questions métaphysiques et spirituelles. Il interroge la conscience de l’homme, de son désir, de sa folie. Il analyse, se questionne, compare, juge, jauge, provoque avec du dessin, de la peinture, des poèmes. Un artiste accompli, en somme. En harmonie avec ses paradoxes, son syndrome du crayon dans l’œil.

Et il t’apprend pour ton plus grand plaisir et ta jouissance optique, qu’il a un triptyque exposé à la Galerie Jean-François Kaiser à l’occasion de l’exposition RETABLES qui se déroule dans ta belle ville de Strasbourg au premier étage du 6 rue des Charpentiers du 7 au 23 janvier 2016.

Aussitôt, tu dis merci, tu serres la main du monsieur et tu cours, sans prendre le temps de respirer, voir ce que Joris Tissot réserve pour tes papilles visuelles en espérant te faire violer les yeux – mais alors bien profond – avec son crayon.

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MARIE HUNYADI
Créa’ture à langue de pub et à la plume fertile, ce specimen est conceptrice chez Tadamh le jour, rédactrice chez Pokaa la nuit et se nourrit majoritairement de bouquins et de sushis.
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