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De Strasbourg à Khao Sok : d’un hiver glacial à un hiver tropical

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Cette année, je me suis dit qu’il y en avait marre des repas de Noël traditionnels. Franchement, passer sa journée à table, à boire pour oublier la grisaille et le froid extérieur. Attendre minuit pour ouvrir des cadeaux qu’on revend sur E-bay ensuite, au son de la messe du pape sur France 2. Et encore ça c’est si t’as de la chance et si il n’y a pas encore de grosses embrouilles familiales qui n’attendaient que ce beau jour de fête et de paix pour éclater. Booof.

Je me suis dit, autant me prendre un petit bungalow pépouze sur un lac vert dans un parc national pas facile d’accès et relativement méconnu, dans une jungle vieille de 160 millions d’années… non ?

Noël dans un bungalow sur pilotis au milieu d’un lac.

Pour la petite histoire, (parce qu’on est pas que là pour rigoler) la jungle de Khao Sok fait partie des plus anciennes forêts tropicales humides au monde. S’étendant sur 740 km2, elle recouvre tout le parc ainsi que les immenses montagnes de karst qui culminent à 980 m.
Dans ce parc national protégé depuis 1980, on peut faire des randonnées, se baigner dans les cascades, ou partir en trek de plusieurs jours dans la jungle mais uniquement accompagné d’un guide.

Khao Sok regorge d’espèces animales et végétales, des singes, des éléphants, des pythons, des cobras, des centaines d’espèces d’oiseaux, des léopards… La végétation y est luxuriante, j’ai marché dans des forêts de bambous, on aurait dit une minimoy. On est entouré par les lianes, des arbres pouvant atteindre 65m de haut, des fleurs de toute sorte dont la plus grande fleur du monde : la rafflésia. Une fleur rouge de 90 cm de large qui ne possède ni tige, ni racine.


Seule au monde, sur des petits sentiers de jungle, je suis tombée très souvent sur des singes. Ça a l’air super cool comme ça, mais t’es pas toujours rassurée, quand y en a 15 qui te barre la route et que t’entends des bruissements dans tout le feuillage alentour, c’est là que tu te dis : « ok on est plus à la montagne des singes là, je suis en territoire inconnu, leur territoire. » Et ça c’est une impression récurrente dans la jungle, on sent que la nature a repris ses droits, on retrouve des épines sur plein de branches, de plantes, de troncs, comme pour se protéger de l’extérieur. Aussi, quand la nuit est pas loin de tomber, on entend des bruits vraiment hyper étranges, dont le son le plus bizarre et puissant qu’un insecte puisse émettre, c’est presque assourdissant. On se croirait dans une scierie qui tourne à plein régime, mais en fait c’est la Mégapomponia qui en est à l’origine ; la plus grande cigale au monde. C’est la nature à l’état sauvage et nous sommes des visiteurs. A nous de nous incliner.


A un moment, je me suis justement assise au beau milieu des singes, pour les laisser faire ma connaissance, et c’était très étrange. L’un d’eux, le père de famille, s’est mis à me jauger sous toutes les coutures, c’était spécial cette façon de me toucher le visage, les mains et de me regarder droit dans les yeux. J’avais la réelle sensation qu’il y avait un truc qui se passait, comme un signe de reconnaissance, sans avoir besoin d’avoir recours à la parole, et je crois qu’à un moment il a fini par m’accepter. J’ai continué ma route et il a marché à mes côtés, c’était hyper majestueux ( comme dans la pub pour Hermès avec le tigre). Bon ok c’était pas un tigre mais ça en jetait quand même.

Je vous parlais d’un lac…

Eh oui le parc de Khao Sok, ne s’est pas contenté de sa forêt tropicale pour nous en mettre plein la vue, il possède aussi un lac. Répondant au doux nom de Chiew Larn et situé à 65 km de l’entrée du parc, il est en fait artificiel.

En effet, cette vaste étendue d’eau s’est formée en 1982 à la construction du barrage de Rachabrapha Dam, qui noya 170km2 de la réserve de Khao Sok. Le barrage était une idée du roi, afin de servir à la production d’énergie, la maîtrise des crues, l’irrigation et la pêche. Nous sommes donc partis en navette, jusqu’à l’embarcadère d’où nous avons pris un bateau longue queue.

Je crois que personne n’a pipé mot du trajet, tant les paysages étaient incroyables. La surface du lac semble verte car elle reflète les hectares de jungle qui recouvrent les immenses pitons karstiques surgissant de l’eau. On pourrait penser à la baie d’Halong. On finirait presque par avoir la sensation d’être des explorateurs à bord d’une embarcation sommaire, découvrant un nouveau monde, sur lequel personne n’a encore laissé son empreinte. Après plus d’une heure de traversée, nous avons atteint les bungalows flottants où l’on devait passer la nuit.

Pas de bûche, cette année mais de l’eau jusqu’au cou dans une grotte immergée.
Après avoir déposé nos affaires, nous avons repris le bateau qui est tombé en panne, au beau milieu d’une zone marécageuse où ondulait un énorme serpent. Après avoir tenté de réparer le bateau en mettant des coups de barre en fer dans le système situé sous la trappe où reposait le volant (Wtf?), le conducteur a accepté sa défaite et nous avons dû enjamber le rebord de notre bateau pour aller nous ajouter dans le second bateau qui contenait déjà nos compatriotes d’aventure. Tout ceci toujours dans ce marécage où ondulait un serpent de la taille des jambes d’Adriana Karembeu.

A savoir que le bateau longue queue, c’est un genre de canoë en bois où le rebord est pas bien haut et où il arrive régulièrement que le guide s’exclame : « Mettez vous plus sur la gauche, mettez vous plus sur la droite », pour que le truc tienne l’équilibre. Et là on était double dose de gens dans une seule embarcation, j’avais soudain l’impression de faire partie de la blague ; tu sais celle que tout le monde connaît : « c’est bidule et truc sur un bateau, machin tombe à l’eau… ».

Bref on est arrivé en vie près de la petite plage qui donnait sur la forêt d’où démarrait notre randonnée. Il fallait sauter dans l’eau jusqu’aux genoux pour atteindre la rive, c’était sans compter les sables « mouvants » qui ont accrochés mes baskets. Je me suis retrouvée dans l’eau boueuse de la tête aux pieds, j’étais fin prête pour l’aventure.

Le guide nous a dit : « voilà on a plusieurs kilomètres à faire dans la jungle avant d’arriver à l’entrée de la grotte, et il faut qu’on soit de retour avant la tombée de la nuit. Je marche vite, ceux qui arrivent à suivre je les emmènes avec moi, les autres resteront avec l’autre guide pour faire un tour plus simple. » De là à commencé notre randonnée au rythme effréné tout comme j’aime (merci papa), à la Hunger Games, genre sois le premier sinon tu seras éliminé.

C’est ainsi pleine de boue, que j’ai gravi des sentiers, traversé des rivières noyées dans les lianes, des zones rocheuses, sauté par-dessus des troncs d’arbres et parcouru des bambouseraies géantes… Jusqu’à l’entrée de la grotte de Nam Talu. (je trouve que ce descriptif rend vraiment bien).

Nous avons ensuite marché une heure environ dans la grotte, avec une lampe frontale, et de l’eau jusqu’à la taille. Jusqu’au menton à deux reprises (c’était trooooop bien). Autant te dire que c’est pas une grotte que tu visites en temps de pluie. En tous les cas, on y a vu des tas d’araignées-scorpions, avec leur apparence étrange d’araignées de glace qui brillent dans le noir, et des milliers de chauves-souris.


On a traversé des endroits hyper étroits, et descendu des sortes de chutes d’eau directement dans la grotte, pour finalement revoir le jour en sortant directement dans une cascade au milieu de la forêt. C’était magique. Après une autre heure de randonnée pour retourner jusqu’au bateau, nous sommes rentrés aux bungalows où nous avons fait un petit plongeon avant de nous réunir pour manger du poisson grillé au barbecue, bercés par le clapotis de l’eau et cette sensation de bien-être incroyable, perdus là au milieu de la brume et des montagnes. Pendant la nuit, un des guides jouait de la guitare et nous regardions le ciel immense étoilé se refléter dans le lac, depuis nos petites couchettes sur le sol.

A six heures nous nous sommes levés dans le calme de cette immensité, pour prendre le bateau et écouter les sons de la jungle qui se réveille aux lueurs du lever du soleil (c’était tellement incroyable que j’en suis presque à faire des vers).
Dernière journée sur le lac, avant de retourner à Khao Sok, des papillons pleins les yeux.

Cette année, j’ai passé Noël loin de ma famille, dans une forêt tropicale de 160 millions d’années, j’ai dormi dans un bungalow sur pilotis au milieu d’un lac, et c’était magique.

Et nouvel an dans tout ça ?

J’ai ensuite passé Nouvel An à Bangkok, mais je ne suis plus capable de vous en parler. Je me souviens vaguement d’un concours international de boissons, d’une piscine, d’un rooftop, d’un tuk tuk à 6, de vagabondages dans les rues de la Khao San Road, d’un morceau de verre dans le pied, d’un serre-tête luminescent Minnie trouvé par terre, d’une entrée clandestine dans une guesthouse pendant que le type de l’accueil dormait sur son fauteuil, d’une copine qui s’est essuyé les fesses avec un vieux caleçon trouvé dans un couloir (on en revient toujours à cette histoire de papier toilette inexistant en Thaïlande), et d’un coma final au milieu des douze canards en peluche que j’ai eu la bonne idée d’acheter et de disposer sur le lit d’Eskimo (propriétaire de la Flapping Duck oblige).

Crédit Photo : Omar Aquino


Après, ces deux mois d’aventures en Thaïlande (relire mon premier article, puis mon deuxième) 7500 km parcourus, une centaine de rencontres plus chouettes les unes que les autres, 28 guesthouses et un milliard de souvenirs. Il est temps pour moi de me diriger vers le Laos. To be continued…


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EMMA SCHNEIDER

Mother of Gekko, Queen of green curry, princess of tuk tuk, perdue pour un an en Asie.

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