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On était aux 48h de l’agriculture urbaine de Strasbourg (et il a beaucoup plu)

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Le week-end du 18 et 19 mars, un drôle d’événement s’est produit à Strasbourg et alentours : les 48 heures de l’agriculture urbaine.
« Mais qu’est-ce que c’est ? », s’est-on demandé à la rédaction Pokaa.

D’abord, un petit récap’ pour ceux qui dormaient au fond de la classe : l’agriculture urbaine, c’est le fait de planter en ville ou en périphérie urbaine. Il peut s’agir de potagers urbains, de fermes en périphérie urbaine, de jardins collaboratifs, et même de ruches d’abeilles. L’objectif n’est pas seulement, et pas toujours, de produire de la nourriture. L’agriculture urbaine peut aussi avoir pour vocation de re-végétaliser la ville, de la rendre plus agréable à vivre, ou de retisser du lien social entre les habitants d’une ville, d’un quartier, ou d’une rue.

C’est un mouvement en plein essor actuellement, comme le démontre la mise en place des 48h de l’agriculture urbaine, organisées par le collectif “Permis de Planter” et bien d’autres initiatives.

Nous sommes donc allés, contre vents et pluies diluviennes, découvrir ces 48 heures de l’agriculture urbaine, rien que pour tes beaux yeux. Laisse-moi te dire que nous n’avons pas été déçus : entre des super-hippies, vêtus pour l’occasion de capes fluo et de fleurs dans les cheveux (bon, ça c’est normal), des gamins surexcités à l’idée de construire un radio-caddie et des criminels du végétal assumés, prêts à lancer des bombes à graines sans aucune forme de pitié, ce fut folklorique.

Notre périple a commencé au stand d’information et d’orientation de l’événement, situé sur le pont des Halles. Malgré la pluie, nous y avons trouvé des bénévoles veillant sur la « boîte à graines » qui contient… des graines (si, si). Ces graines sont destinées à être plantées dans des boîtes d’oeufs, où elles grandiront tranquillement avant d’être rempotées en jardinière par exemple.

Le stand attise la curiosité des passants : en même temps, ce n’est pas tous les jours que tu croises des dames en capes te vanter les mérites des boutures de figuier. Notre boîte d’oeufs/semis sous le bras, on se dirige ensuite vers le Jardin du Lombric Hardi, situé en bordure des lignes de tram, à côté de l’arrêt Schluthfeld.

Là encore, des bénévoles en capes (décidément) nous accueillent avec le sourire et nous proposent une part de gâteau fait par les soins du collectif « Sains et Saufs », qui récupère les invendus (surtout des fruits et des légumes) et les transforme en petits plats réjouissants.

Et là, c’est le drame : nous venons de rater la très célèbre course d’escargots ! Nous apprenons cependant avec grand intérêt que LE PLUS GROS ESCARGOT AU MONDE peut mesurer jusqu’à 20 cm et fait des ravages dans certaines zones d’Afrique. Un peu plus loin, deux jeunes femmes s’affairent à déchirer des bouts de carton, et l’on découvre vite pourquoi : un compost fait des siennes et nécessite d’être « assaini » par un apport en matière sèche (ici, les bouts de carton si t’as un peu suivi). Et en effet, à l’ouverture, on a vite fait de s’enfuir vu la puanteur, qui est due à une trop grande humidité du mélange.

On nous explique aussi qu’il est possible de composter en appartement, grâce aux « lombricomposteurs » : il s’agit de composter dans un contenant où se trouvent des vers de terre qui vont se faire un régal de tes épluchures de patates.

Malgré une faible fréquentation très certainement liée à la météo, on a trouvé l’ambiance du Jardin très chaleureuse, et on a admiré le courage des bénévoles qui bravaient la pluie pour montrer leur engagement écologique ou partager leurs savoirs sur les thématiques des semis, du compost ou du gâteau aux carottes.

À quelques mètres de là, la Maison Citoyenne du Neudorf accueillait diverses manifestations : deux étudiantes de la Haute Ecole des Arts du Rhin (HEAR) ont organisé un atelier de peinture ainsi que de fabrication de… bombes à graines, aussi appelées « seed bombs » (si tu es du côté cool de la force).

Fabriquer des bombes à graines, ou l’écologie cool

Le principe est simple : un peu d’argile, un peu de terre, un peu de graines, on fait une boule, et puis… On la jette quelque part, et on attend de voir si ça pousse. Ce qui pourrait passer pour de l’activisme écolo sous sa forme la plus pure relève en fait plus de l’initiative mignonne, qui donne envie de s’y mettre à son tour pour faire pousser des fleurs partout dans la ville.

Ici, beaucoup de gens très différents s’organisent tous autour du but commun de reprendre le contrôle sur la ville, le béton, les pots d’échappement. Chacun prend sa place en essayant de ne pas empiéter sur celle de l’autre : certains travaillent à la haie, alors l’atelier bombe à graines attend pour commencer, pour éviter de « débaucher les travailleurs ».

La dernière étape de notre aventure nous mène direction Hautepierre : l’ambiance y est différente, puisqu’on passe d’une bande de verdure nichée dans le Neudorf aux barres d’immeubles reconnaissables de l’Ouest strasbourgeois. On se demande comment quoi que ce soit de végétal peut bien survivre ici, au milieu du béton couleur béton.

Et pourtant, nous sommes surpris en découvrant un coin de verdure coloré, chaperonné de plusieurs tours d’immeubles. Ce coin de verdure, c’est un jardin, divisé en plusieurs sections : l’une est un jardin pédagogique, destiné à éveiller les enfants aux cultures, aux graines, aux saisons… Ensuite, on trouve un jardin partagé, cultivé en commun par divers habitants du quartier, et des parcelles individuelles, qui appartiennent chacune à un habitant ou à une famille qui la cultive seul-e.


Lors de notre passage, une ribambelle d’enfants et d’adultes s’affairent autour de caddies, destinés à être végétalisés en y accrochant des jardinières. Ces caddies devront former une « chenille végétale » destinée à « mordre sur le béton ». L’un d’eux est un peu spécial : c’est le radio-caddie, qui sera équipé de matériel d’enregistrement pour permettre aux habitants, adultes comme enfants, de s’exprimer sur les sujets qui leur tiennent à cœur.

Ce qu’on remarque, entre les coups de bêche et de marteau, c’est la diversité des personnes présentes : habitants du quartier, artistes, représentants de collectifs écolo ou d’association de coordination des potagers urbains… Le jardinage semble ici s’être constitué comme activité inclusive et résolument sociale, puisqu’elle permet à chacun de « sortir de chez soi », dans des quartiers où les lieux de rencontre, d’échanges, d’activités communes manquent.

On retrouve bien cette idée de « retisser » du lien social autour de la végétalisation des villes : partout où nous allons, les gens mangent ensemble, amènent des provisions et installent même des barbecues. Au final, le jardinage devient presque secondaire, et le potager se constitue en endroit de convivialité à la française : autour d’un repas et d’un verre de vin.

Quelque part, il faut se l’avouer : on s’attendait vraiment à rencontrer des hippies un peu allumés, ou des « bobos écolos », à ne pas se sentir à notre place. On s’est demandés si vraiment, nous, citadins par excellence, nous allions réussir à nous sentir à l’aise au milieu de tout ce petit monde d’écolos engagés, si on était même seulement concernés par l’événement. On aurait pu se sentir exclus, a priori, de ce type d’initiatives, se dire que ce n’est pas pour nous, que ça va être étrange et qu’on aura juste l’air de venir d’une autre planète.

Mais au final, on a partout été reçus avec de grands sourires, accueillis avec plaisir par des gens qui, comme nous, essayaient juste de faire au mieux, dans le moment présent, avec leurs savoirs et leurs lacunes nombreuses.

On a vu une très forte diversité dans les visages, les milieux, les intérêts, les savoirs-faire, et on s’est rendu compte qu’être « nul en plantes », c’est même pas si grave, et que même quand on n’est pas sûr de bien trier ses déchets, on peut quand même s’intéresser à des initiatives écolos sans se sentir complètement alien.

À travers tous les ateliers auxquels on s’est rendus, on a vu des gens essayer petit à petit d’éduquer, de former, d’intéresser, et ça nous a permis de voir l’engagement écologique comme autre chose qu’un bloc monolithique, où il faudrait être végétarien voire végétalien, produire zéro déchet, prendre son vélo même quand il grêle et se chauffer à la chaleur humaine (même si ça c’est pas mal en fait).

On nous a montré une autre forme d’engagement écologique, qui ressemble plutôt à une échelle, et où il est question de degrés, où chaque petite initiative est une avancée, où chacun peut avec sa petite force et ses petits bras relever des micro-défis qui finissent par tout changer.

Photos par Chloé Moulin

[/vc_column_text][vc_separator][vc_column_text]Pour aller plus loin :

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